Portfolio Outaouais

L’affaire est chocolat pour Rochef

Roch Fournier revient tout juste des États-Unis où, depuis quelques semaines, il multiplie les rencontres et les discussions avec d’éventuels clients. « Le potentiel de marché est immense. Il y a un engouement de plus en plus grand pour les produits de qualité et haut de gamme », dit le fondateur de Rochef Chocolatier.

En 2012, une première incursion chez nos voisins du Sud n’avait pas donné les résultats escomptés. Le fabricant artisanal de chocolats fins de Gatineau, qui réalise néanmoins 10 % de ses revenus aux États-Unis, tente une nouvelle offensive qui devrait se révéler plus fructueuse. « On n’avait pas les bons courtiers », précise M. Fournier qui a adopté une nouvelle approche plus directe.

« Il n’y a plus d’intermédiaire. C’est moi qui prends le téléphone et qui me déplace pour discuter avec des clients potentiels. Je suis quand même le mieux placé pour promouvoir l’entreprise et les produits », fait valoir celui qui prévoit conclure d’importantes ententes avec des épiceries fines et des chaînes d’alimentation américaines au cours des prochaines semaines. L’entreprise estime d’ailleurs que sa part de revenus provenant des États-Unis grimpera à 40 % d’ici deux ans, puis à 75 % d’ici cinq ans.

L’expansion de Rochef, dont les revenus de quelque 5 millions ont doublé depuis 2010, sera aussi soutenue par une croissance accrue au Québec et dans le reste du Canada. La PME a en effet conclu en début d’année des ententes avec les grands détaillants Metro et IGA qui lui permettent de doubler ses points de vente à plus de 1000.

LES CHOCOLATS DE PÂQUES

Ses tablettes de chocolat, ses truffes, ses enrobés et autres produits fins chocolatés étaient auparavant vendus principalement dans les épiceries fines, les hôtels et quelques magasins de chaînes alimentaires, dont Farm Boy en Ontario. En mars dernier, à l’occasion de Pâques, Rochef a aussi fabriqué 300 000 lapins en chocolat pour la chaîne Costco qui ont été vendus non seulement au Québec et en Ontario, mais aussi aux États-Unis. L’année précédente, Rochef en avait produit uniquement 30 000 pour la chaîne, qui envisage maintenant de vendre des chocolats Rochef à d’autres moments de l’année.

La fête de Pâques est d’ailleurs toujours aussi propice à l’achat de chocolats, alors que Rochef réalise 40 % de ses ventes pendant cette période.

« [Mais] ce n’est plus seulement un plaisir occasionnel. Les chocolats de qualité se vendent de plus en plus régulièrement et à longueur d’année. »

— Roch Fournier

Sa gamme de produits enrobés, particulièrement les bleuets du Lac-Saint-Jean au chocolat noir, génère 40 % des revenus de l’entreprise.

Rochef a produit quelque 150 tonnes de chocolat en 2015, comparativement à 100 l’année précédente. Le chocolatier, qui prévoit en fabriquer 200 tonnes pour l’année en cours, a une capacité de production annuelle d’environ 700 tonnes. « Nous sommes prêts à soutenir la hausse de la demande », dit M. Fournier qui avait quitté son emploi au service à la clientèle du Casino du Lac-Leamy pour lancer son entreprise en 2005.

Il avait auparavant profité d’une année sabbatique pour aller parfaire ses connaissances à l’Académie du chocolat de Saint-Hyacinthe et lors de stages en Belgique. « J’ai toujours été passionné de cuisine, en particulier de gâteaux et d’autres plaisirs sucrés. » Enfant, il préférait même faire fondre ses cocos de Pâques pour utiliser le chocolat dans des recettes !

ROCHEF CHOCOLATIER EN UN COUP D’ŒIL

FONDATION : 2005

Fabricant de chocolats fins

REVENUS : 5 millions de dollars

NOMBRE D’EMPLOYÉS : 12

SIÈGE SOCIAL : Gatineau

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